Hommage au lieutenant-colonel Arnaud Beltrame
Honneur au lieutenant colonel Arnaud Beltrame et pensée pour les victimes du fanatisme et pour leurs familles.
Nous n’en avons pas fini avec le terrorisme qui peut frapper n’importe où, n’importe quand.
Nous payons les désordres du monde aux causes desquels nous ne sommes pas étrangers. Nous payons la faute collective de l’Occident qui a remis son destin aux marchés et aux techniques dans l’abandon de tout ce qui est relatif à la civilisation. Nous payons d’avoir laissé notre nation se défaire en profondeur. Nous avons renié l’assimilation, toléré le séparatisme culturel, fait droit aux communautés, laissé le champ libre aux tribus, aux bandes, effacé tous les repères au nom de l’utilitarsme et du relativisme, désintégré l’art de vivre, la morale, l’imaginaire, les valeurs spirituelles communs qui font le socle d’une civilisation partagée, nous avons construit une société dans laquelle tout ce qui n’a pas un prix n’a pas de valeur… Nous n’en revenins pas qu’il existe encore parmi nous un colonel de gendarmerie qui échange sa vie contre celle d’un otage. Nos ennemis qui sont prêts à mourir pour leur cause meurtrière connaissent notre faiblesse et notre vulnérabilité. Ce terrorisme diffus, anonyme, qui peut frapper dans le plus petit village, au hasard, fait de la désintégration nationale, culturelle, morale, spirituelle, sociale, économique le terreau d’une hypothétique guerre civile de civilisation.
Les imbéciles avaient ironisé quand nous avions voulu reparler de politique de civilisation et quand nous avions dit que notre destin se jouait en Méditerranée. Nous payons finalement la superficialité de la politique qui ne veut pas voir le tragique de l’Histoire et le prendre à bras le corps. Nous risquons, l’Europe, l’Occident tout entier risquent de le payer encore plus cher dans l’avenir.
Henri Guaino