Chers adhérents de Notre France,
Alors que notre vie politique, ballotée entre les sondages, l’information en continue et les surenchères, devient de plus en plus chaotique, j’éprouve le besoin de partager avec vous ma conviction qu’il faut, pour le bien du pays, garder la tête froide et prendre un peu de recul. Je me fixe peut-être là une tâche impossible et que certains, eux-mêmes emportés par le courant, me reprocheront.
Mais enfin, où vas-tu mon « cher et vieux pays » dans cette espèce de frénésie qui s’est emparée de la classe politique, des médias et de certains de nos compatriotes tout à coup pris de panique à l’idée de rater le train de la campagne ?
Certes, l’échéance de l’élection présidentielle de 2022 se rapproche et avec elle l’épreuve de vérité à laquelle nous allons tous nous trouver confrontés, non parce que nous aurions à choisir si la France va mourir ou survivre, nous n’en sommes pas là, mais parce que, une fois encore dans l’histoire, nous allons devoir décider si nous voulons rester couchés ou vivre debout.
Tout le monde semble oublier que depuis le début de la Ve République les trains des campagnes présidentielles partent beaucoup plus tard, pour la bonne et simple raison que l’immense majorité des Français ne commence vraiment à s’intéresser à l’élection qu’à quelques semaines du scrutin. Jusque vers la fin janvier nous serons donc, au mieux, dans l’entre deux d’une pré campagne qui ne passionnera que ceux qui s’intéressent de près à la politique. Pour tout citoyen qui aime son pays et qui veut le servir, le temps n’est donc pas à l’agitation frénétique mais au recul et à l’examen de conscience.
Vous êtes plus de quatre cent mille, en quatre ans, à avoir adhéré à Notre France parce que vous pensiez que vous aviez en commun des valeurs, une idée de la civilisation, de la France, de la politique et, au fond, une même idée de l’Homme. Au cours des derniers mois, chacun d’entre nous a subi la pression des événements dans le lourd climat de la crise sanitaire. Elle a mis à l’épreuve beaucoup de choses qui nous semblaient acquises dans nos rapports aux autres ou dans l’idée que nous nous faisions de nos libertés inviolables. Dans les familles, dans la société, entre les provinces, les territoires, les générations, les classes sociales des tensions, des fractures, des colères qui étaient déjà préoccupantes auparavant se sont brutalement aggravées. Un pouvoir jouant constamment la carte de la division y a une lourde part de responsabilité, bien au-delà de ce qui est imputable aux circonstances dramatiques du moment et aux périls qui montent partout dans le monde. Jamais un gouvernement sous la Ve République n’aura à ce point dressé les Français les uns contre les autres, attisé les haines et les rancœurs. Jamais depuis l’effondrement de 1940 un pouvoir n’aura joué aussi cyniquement avec la peur. Jamais un pouvoir n’aura, depuis la seconde guerre mondiale, usé avec aussi peu de retenue des pouvoirs exceptionnels que les circonstances justifiaient. Il faudra bien un jour, avec le recul, établir un bilan et que ce pouvoir ait à rendre des comptes pour ce qu’il a fait, non pas judiciairement mais politiquement et moralement, pour tout ce qu’il a abîmé, à commencer par bien des vies. On peut comprendre la détestation et la colère qu’il a suscitées chez beaucoup de Français.
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